Moment ferrovière

Quelle grande aventure que de prendre le train.


Arrivée sur le quai à la dernière minute, toujours, alors que le train est de toute façon en retard d’au moins dix, faisant fie des correspondances. Toujours un élément perturbateur dans la voiture, un enfant en bas âge, un couple de personnes âgées, ou, comme cela m’est arrivé une fois, un groupe de malentendants bavards.

Sans parler des sièges taillés pour personne de taille réduite.

Mais j’aime prendre le train. Voir des gens d’horizons différents se rendre au même endroit, même pour une correspondance. Quel est le but de leur trajet ? Celui-ci va-t-il retrouver sa famille pour enterrer une tante lointaine ? Celle-ci retourne-t-elle auprès de son Prince après une petite escapade entre copines ?

Quel est leur passé, leur destin, leur vie ? Comment s’appellent-t-ils ? Leurs enfants ? Leurs amants ?

Alors je me demande ce qui m’empêche de les questionner, de les assaillir d’interrogations intimes, de les faire se confier, me raconter leur vie, leurs rêves…

 

Mais ça ne se fait pas non… ?

Si ?

Non…

 

Je suis loin d’être certain de raconter mes états d’âme au premier venu, pourquoi leur demanderai-je de le faire ?

Franchement, quelle idée…

N’importe quoi…

Pfff…

 

Ah, le train arrive. A l’heure.
Comme souvent.

 

 

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